(Une du Time, édition du 6 mai 1991)
Vous êtes un gourou de secte. Vous avez peu de membres, mais ceux-ci sont des gens puissants et influents. Des hommes d'affaires, des artistes, des journalistes, des enseignants... et même des gens de l'appareil judiciaire et politique. Vous étendez vos idées pseudo-scientifiques dans la sphère publique par le biais d'écoles, de centre de désintoxication et de groupe-conseil de gestion. Vous achetez des édifices un peu partout à travers le monde, que vous financez à l'aide de procédé de levées de fonds douteux.
Tout va pour le mieux.
Survient soudain une cascade d'évènements. Un groupe anonyme se met en tête de dénoncer les abus financiers et psychologiques de votre secte. Des anciens membres sortent de l'anonymat, poursuivent votre secte et dénoncent même vos agissements violents - il est vrai que vous avez tendance à frapper physiquement tous ceux que vous croyez être contre vous. Des politiciens s'inquiètent publiquement de votre groupe, et l'Allemagne classe publiquement votre groupe comme étant aussi dangereux que les terroristes islamistes et les groupuscules néo-nazis. Vos enseignements sacrées, pour lesquels vous faisiez payer des centaines de miliers de dollars afin d'en avoir accès, sont maintenant disponible gratuitement dans l'Internet.
Devant ce désastre, vous devez réagir afin que le public, qui ne vous a jamais au sérieux à prime abord, change d'avis et vous respecte. Que faites-vous?
Si vous avez répondu monter une campagne de publicité, vous pourriez être le conseiller marketing de la scientologie.
La secte a mis en ligne plusieurs publicités dans l'Internet et diffuse massivement ses publicités sur les ondes des plus importantes stations câblés aux États-Unis, dont TLC et Discovery.
Pourquoi des publicités de scientologie en juin 2009? C'est que la secte sent le roussi après que quatres ex-membres de la haute administration de la secte, Marty Rathbun, Mike Rinder, Amy Scobee et Tom De Vocht, ait dénoncé la violence du chef de la secte, David Miscavige dans les pages du St. Petersburg Times. Quand on sait que la plus grande concentration de scientologues au monde est à Clearwater, tout juste à côté de St. Petersburg, il est facile d'imaginer l'impact de ces articles sur ceux-ci.
Les poursuites en France, en Belgique et aux États-Unis contre la scientologie sont en train de faire paniquer les administrateurs de la secte, tout comme la campagne mondiale d'Anonymous contre les abus financiers et psychologiques de la scientologie et les sorties publiques d'ex-scientologues - tel que l'acteur Jason Beghe.
L'opinion publique mondiale est au plus bas, et la population, terrifiée par les agissements de tous les Tom Cruise de ce monde, fuit la scientologie. Vous voulez casser un party? Parler de scientologie. Même en mal.
* * *
Est-ce que cette campagne va sauver les meubles?
Retour dans le temps. Printemps 1991. Le magazine Time titre en Une Scientology: The Cult of Greed. Le magazine, sous la plume du réputé journaliste Richard Behar, publie une enquête dévastatrice à propos de la secte - cet reportage fait, 18 ans plus tard, encore figure d'autorité parmi les critiques de la scientologie.
Outre la réponse traditionnelle de la secte - poursuites civiles, harcèlement, campagne médiatique contre le Time -, elle produit et diffuse massivement une série de publicités et d'infopublicités afin de vanter la scientologie. Le chef de la secte, David Miscavige, avait également donné sa seule entrevue télé à vie avec le chef d'antenne de ABC Ted Koppel.
À quel point cette campagne a porté fruit, il est difficile de le savoir. Toutefois, en dépit de ses campagnes publicitaires et de la sortie de Mascavige, l'opinion publique envers la scientologie est resté la même. Au mieux, elle est considéré comme une organisation de croissance personnelle aux techniques dangereuses; au pire, comme une organisation mafieuse.
Mémo aux administrateurs de la scientologie: ce n'est pas en tournant de belles publicités léchées que la scientologie va se faire des amis, mais en agissant comme un groupe qui ne se croit pas au-dessus des lois criminelles et civiles.
Retour dans le temps. Printemps 1991. Le magazine Time titre en Une Scientology: The Cult of Greed. Le magazine, sous la plume du réputé journaliste Richard Behar, publie une enquête dévastatrice à propos de la secte - cet reportage fait, 18 ans plus tard, encore figure d'autorité parmi les critiques de la scientologie.
Outre la réponse traditionnelle de la secte - poursuites civiles, harcèlement, campagne médiatique contre le Time -, elle produit et diffuse massivement une série de publicités et d'infopublicités afin de vanter la scientologie. Le chef de la secte, David Miscavige, avait également donné sa seule entrevue télé à vie avec le chef d'antenne de ABC Ted Koppel.
À quel point cette campagne a porté fruit, il est difficile de le savoir. Toutefois, en dépit de ses campagnes publicitaires et de la sortie de Mascavige, l'opinion publique envers la scientologie est resté la même. Au mieux, elle est considéré comme une organisation de croissance personnelle aux techniques dangereuses; au pire, comme une organisation mafieuse.
Mémo aux administrateurs de la scientologie: ce n'est pas en tournant de belles publicités léchées que la scientologie va se faire des amis, mais en agissant comme un groupe qui ne se croit pas au-dessus des lois criminelles et civiles.