Bien que le reportage porte surtout sur le cas des raéliens, la scientologie n'est pas épargné. Extrait:
La scientologie se développe en Afrique sous couvert de ses « volontaires », qui interviennent dans des situations d’urgence humanitaire ou de programmes antidrogue, ou même dans des ONG de défense des droits de l’homme, comme le Youth for Human Rights International en Afrique du Sud. Ils ont aussi très officiellement pour mission « de réaliser des formations et des séminaires basés sur le travail de Ron Hubbard », le théoricien et fondateur de la scientologie.
« Les sectes poussent sur le terreau de la misère, du désespoir. Et, en Afrique, croyez-moi, les gourous se portent bien », assure Claude Wauthier, auteur de Sectes et prophètes d’Afrique noire. L’une des clés qui ont ouvert aux sectes les portes de l’Afrique réside dans leur promesse d’une vie meilleure, ici et maintenant. « Les gens cherchent une prière rentable dans le cadre d’un objectif précis : une guérison, la recherche d’un emploi, la réussite d’un projet, la résolution d’un conflit », estime Isidore Ndaywel è Nziem dans son Histoire du Zaïre. Bright Freeman, Ghanéen, à la tête d’une tournée des missionnaires de la scientologie en Afrique, explique, sur le site Internet de la secte, que la scientologie apporte de « réelles solutions » à l’Afrique. Attirés par la promesse d’une solution rapide à leur problème, les croyants finissent, faute de résultat, par chercher ailleurs, faisant du « nomadisme religieux ».
Quel peut être le danger d’un groupe qui prône la lévitation (yoga volant en anglais), ou l’amour entre les peuples, la paix, l’entraide ? Il y a en deux. D’abord se faire plumer. « Les sectes sont avant tout des pompes à fric », lâche Jean-Pierre Jougla. Et si les fidèles africains ne sont pas directement sollicités, les actions humanitaires suscitent compassion et soutiens dans les pays riches et donc afflux de dons pour les maisons mères… Et puis il y a les exonérations fiscales, les dons directs. Il est surprenant de voir comment des populations qui chaque jour luttent pour manger, se soigner ou payer l’école trouvent soudainement les moyens de payer les deniers du culte, quel qu’il soit.
Plus grave, le projet politique qui se cache sous les oripeaux de la religion. « La pratique dans ces groupes amène à l’absence d’esprit critique, de distanciation, et à une désocialisation ; les sectes sont persuadées d’avoir trouvé un modèle social et donc un modèle politique qu’elles n’ont de cesse de dupliquer. Or ce sont en général des systèmes théocratiques, tyranniques et dictatoriaux », ajoute Jean-Pierre Jougla. « Dès qu’il y a un signe de déliquescence ou de vacance du pouvoir, les sectes se développent automatiquement », affirme-t-il.
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